CAROLINE CHIK

''Humanite''

Au centre des expositions Paul Courboulay / Le Mans

Chik Caroline Les PhotographiquesDans cette série de portraits, le mythique réalisme propre à la photographie, s’ajoutant à l’hyperréalisme de la sculpture, amplifie l’ambiguïté entre vivant et inanimé. Au-delà du réalisme plastique, c’est peut-être aussi de vérité qu’il s’agit. D’humanité. L’universalité, l’intemporalité des expressions, et l’émotion souvent contenue qui
transparaît de ces figures de cire. J’ai voulu leur rendre hommage en les présentant dans des images-objets précieuses, telles les icônes des saints. Mais ce qui m’a troublée surtout, c’est le « je sais bien mais quand même », cette ambiguïté qui subsiste après-coup, même lorsque l’on sait que ce ne sont « que » des statues. Et peut-être aussi parce que l’on sait, on ne peut réprimer une certaine sensation d’inquiétante étrangeté.
En ce sens, cette série interroge le spectateur sur son propre regard, c’est-à-dire sur ce qu’il croit voir, à travers le prisme de sa sensibilité, et sur ce qu’il sait de la photographie. Une sorte de dialectique entre le savoir intellectuel et la pulsion émotionnelle qui passe par le regard.
Caroline Chik

 

 

 

16 orotones : épreuves gélatino-argentiques sur verre et dorure, 18 x 24 cm.
[Orotone : photographie argentique sur verre obtenue par couchage d’émulsion photosensible liquide, au dos de laquelle est appliquée de la dorure.]

CAROLINE CHIK

Biographie

Caroline Chik est docteure en esthétique, sciences et technologies des arts, spécialité arts plastiques et photographie. Elle est l’auteure de L'Image paradoxale. Fixité et mouvement, ouvrage issu de sa thèse, et d’articles de recherche sur la photographie sérielle, séquentielle et animée, ainsi que sur les liens entre photographie, "pré-cinéma" et cinéma des premiers temps.
Après avoir été chercheuse post-doctorale à Montréal et au Centre allemand d’histoire de l’art et enseigné à l’université, elle a fondé l’atelier de créations photographiques artisanales Arsiloé, et anime des stages sur son procédé photographique de prédilection : le gélatino-bromure d’argent et l’orotone.
Ses travaux artistiques ont été exposés en France et à l’étranger, notamment à Fotofever, à la Little Big Galerie à Paris et aux Rencontres de la photographie d’Arles, à La Friche Belle de Mai à Marseille, au musée du Ranquet à Clermont-Ferrand, au Festival de l’Image du Mans, ou encore au Mois Off de la Photographie à Paris. Elle a également participé à une mission photographique du Conseil Général de Seine Saint Denis et a reçu le prix Argentique du marché des Artistes de la foire de Bièvres 2017.